La sylvothérapie : la thérapie par les arbres

Intuitivement, au cours d’une promenade en forêt, vous avez probablement fait l’expérience du pouvoir apaisant des arbres. Et si vous faisiez un pas de plus pour aller intimement à la rencontre de ces êtres vivants et de leur force ? Selon vos possibilités et vos envies, vous pouvez prendre un « bain de forêt » ou entrer en contact avec un arbre en particulier. Rien ne vous empêche d’ailleurs de faire les deux !

Prendre un bain de forêt

Pour commencer, le plus facile est d’aller se promener en forêt. Jean-Marie Defossez conseille d’y adjoindre un exercice de respiration, en inspirant sur cinq pas et en expirant sur sept, pendant au moins cinq minutes.

Peu à peu, le souffle se pose, l’esprit s’apaise, le corps se détend, l’état de conscience se modifie. On peut alors s’ouvrir le plus largement possible à la forêt, être totalement réceptif à ses senteurs, à ses frémissements furtifs, à ses vibrations. L’important est de se laisser porter et d’accueillir ce qui se présente. On pratique ainsi un bain de forêt bénéfique, dont les vertus sont reconnues depuis longtemps au Japon.

Entrer en contact avec un arbre en particulier

Dans la forêt, dans la campagne ou même dans son jardin, à l’abri des regards, on peut poursuivre la sylvothérapie par un contact personnel avec un arbre en particulier. Il s’agit en quelque sorte d’une séance de « pleine conscience » facilitée, soutenue et amplifiée par l’arbre.

On commence par choisir un arbre envers lequel on se sent plus particulièrement attiré. Peut-être y a-t-il à cela quelque raison mystérieuse ? On dit par exemple que les chênes communiquent leur force, tandis que les saules consolent… Une fois l’arbre choisi, on pose les mains dessus et on ferme les yeux pendant un moment. On respire calmement, en oubliant tout ce qui n’est pas ici et maintenant. Pour cela, on se concentre sur ses sensations : on apprécie la texture de l’écorce sous sa paume et sous ses doigts, on écoute le vent frémir dans les feuilles ; on peut tapoter le tronc en prêtant attention aux sons produits, on peut détacher un morceau d’écorce, le humer et même le goûter…

Voici alors le temps du Tree hugging, qui consiste à enlacer l’arbre, à lui parler, peut-être même à l’embrasser. Les pieds solidement plantés au sol, nus lorsqu’on en a la possibilité, on pose son front contre l’arbre et on enlace le tronc de ses bras. On se laisse tout doucement imprégner par la présence et l’énergie silencieuse de cet être vivant. Peu à peu, on imagine que c’est ce dernier qui nous enlace et non l’inverse… On peut alors se hasarder à murmurer quelques paroles à l’arbre, comme s’il était un confident. On peut encore poser ses lèvres sur le tronc et embrasser cet ami végétal, le remercier de son appui et de sa force.

Si tout cela semble trop farfelu, trop saugrenu, rien ne sert évidemment de se forcer, il n’y a aucune obligation autre que d’écouter sa propre voix intérieure. Dans tous les cas, le calme, la sérénité seront au rendez-vous, suivis peut-être de bienfaits à plus long terme.

Facile à mettre en œuvre à tout âge et en tous lieux, la sylvothérapie est susceptible de nous apporter un véritable bien-être, tant psychique que physique.

Des bienfaits psychiques

Loin de toute agitation, au contact de la nature, en relation étroite avec un ou des arbres, le psychisme s’apaise, le rythme cardiaque se pose, le stress s’évapore, l’énergie revient. Avec le professeur Miyazaki, des chercheurs japonais ont d’ailleurs objectivé ce bénéfice en mettant en évidence une diminution du taux de cortisol dans le sang après des promenades en forêt. Or le cortisol est l’hormone du stress.

On entrevoit dès lors que le contact avec les arbres peut induire des changements, non seulement psychiques, mais aussi physiologiques.

Des bienfaits physiques

Un autre chercheur japonais, le docteur Qin Li, a suggéré, études à l’appui, que la sylvothérapie pourrait agir en renforcement de l'immunité. D’autres travaux suggèrent une réduction des mécanismes inflammatoires.

On peut encore envisager une diminution de la dépression, ou tout simplement le soulagement de tensions physiques, comme Jean-Marie Defossez en fit lui-même l’expérience, voyant ses maux de dos disparaître au contact des arbres.

L’engouement pour les arbres ne cessant de croître, il est probable que des bénéfices de plus en plus nombreux seront démontrés. Mais avons-nous réellement besoin de plus de preuves scientifiques pour nous rapprocher plus étroitement de nos amis les arbres ?